Me voici donc en Inde depuis la mi-août ! Je travaille et perfectionne ma pratique clinique à la Suraj Ayurvedic Clinic and Panchakarma Research Centre, à Pune (à environ 150 km de Bombay).
Ici, tous les jours, différents patients se succèdent pour des traitements divers, comme kati basti par exemple (photo ci-dessous) et également des panchakarmas.
Qu’est-ce que le panchakarma ?
« Panch » signifie « cinq » et « karma » signifie « action » : il s’agit donc de cinq actions bien spécifiques permettant de rééquilibrer l’organisme en profondeur. Elles sont nommées : Vamana (vomissement), Virechana (purge), Basti (lavement), Nasya (gouttes dans le nez) et Rakta Moksha (saignée).
Ces traitements nécessitent tout d’abord une préparation en amont (qui peut prendre de quelques heures à une semaine). Le choix de l’action spécifique est fait en fonction de la constitution de la personne, de la problématique que l’on cherche à traiter, ainsi que de la saison. Par exemple, la saison des pluies se prête parfaitement à Basti (lavement) qui va traiter plus particulièrement les déséquilibres de Vata (l’une des trois « humeurs » en Ayurveda). C’est d’ailleurs le panchakarma que nous avons effectué à de maintes reprises ces derniers mois.
Nous entrons maintenant dans la saison sèche (et toujours chaude) ici en Inde. Les conditions sont donc idéales pour pratiquer le traitement nommé Virechana (purge) qui s’adresse particulièrement aux déséquilibres de Pitta (une autre des trois « humeurs » constituée principalement de feu et d’un peu d’eau).
Mon panchakarma
Pitta étant l’une des « humeurs » importantes de ma constitution, j’ai donc décidé de profiter de l’occasion pour prendre le rôle de patiente quelques temps ! Je ne souffre pas de problèmes médicaux particuliers. Il s’agit donc plus, dans mon cas, d’une « détox » profonde.
Aujourd’hui était mon 1er jour de traitement !
Comment cela se passe-t-il ?
- Tous les matins à 7h, pendant un minimum de 5 jours (selon comment se comporte l’organisme), il faut ingérer une certaine quantité de ghee médicalisé. Il s’agit de beurre clarifié qui a été produit avec une ou plusieurs plantes. Dans mon cas, je prends du Shatavari Ghritam : du ghee avec du Shatavari (Asparagus racemosus) qui est une plante particulièrement bénéfique pour les femmes, à toutes les étapes de leur vie.
- Une fois le ghee digéré et la sensation de faim bien présente, il est alors possible de manger un repas normal. Sauf pour les éléments suivants qu’il faut éviter (liste non exhaustive) : viande, poisson, œufs, produits laitiers (sauf lait et ghee), pain, aliments crus (salade, etc.), légumineuses entières (mais les lentilles sont autorisées), nourriture grasse, pommes de terre, tomates, gâteaux, chocolat, sucreries, aliments fermentés, noix/fruits secs, etc.
- En parallèle, pendant ces cinq jours de prise de ghee, je reçois un massage abhyanga suivi d’un passage dans le caisson de sudation.
Comment je me sens en ce 1er jour de traitement ?
Plutôt bien ! Le fait d’avaler de la matière grasse à jeun de bon matin est un peu inhabituel, mais ça peut aller. A voir comment cela va se passer les jours suivants, puisque la quantité de ghee médicalisé prise augmente de jour en jour !
Le massage est toujours, bien évidemment, un formidable moment de détente. 🙂
Il est important d’adopter un rythme moins soutenu pendant la période de traitement, donc je gère au mieux mon travail à la clinique en ce moment.
A suivre dans mon prochain article : le pourquoi de cette prise de ghee médicalisé et de la procédure en général, ses recommandations et ses bénéfices; mais aussi la suite de mon expérience au jour le jour dans la clinique ayurvédique indienne !